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Le dernier Noël, c’était l’an passé.

  • avecdieuseul
  • 20 oct. 2021
  • 4 min de lecture

Que reste-t-il de nos Noëls ? Soixante-quinze chandelles dans l’arbre. C’est le village en bas qui en a pris pour son rhume. Enfin, ça n’existe plus. Le moindrement qu’une personne baisse les yeux, ont la désignée comme morte de la Covid de marde.


Sainte nuit… mon œil. Je n’ai jamais imaginé un Noël plus triste que celui-là. Le p’tit Jésus semble loin des crèches de mes semblables.


I’ll be home for Christmas… Oui, je suis loin de la maison. Non, je suis loin de moi. Moi, avant la vie. Moi, dans les cieux, de l’autre côté des étoiles. Moi, que l’on dit être venu ici de mon plein gré et pour accomplir une mission ! Il semblerait de plus que j’ai tout planifié de manière à retrouver toutes mes capacités d’ange et pouvoir faire quelque chose de bien...


Non, là c’est Galimero qui parle comme une pauvre petite victime de la vie, que l’on a toujours écrasée...


So what? J’ai raison de me plaindre ciboire. Je viens de faire un petit voyage sur les routes enneigées de la Norvège, dans un semi-remorque de 50 tonnes. Je me revoyais au volant de mon petit Datsun 1972 dans les chemins entre Saint-Calixte et le lac Conneley ou Saint-Jérôme.


J’étais en service vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours par semaine, trois cent soixante-cinq jours par an et ça ne me méritait même pas le simple respect de la part de ma femme.


À cette époque, les grosses tempêtes de neige étaient plus fréquentes peut-être. Chose certaine, moi, j’étais toujours sur la route.


J’avais gradué de simple mécanicien de brûleurs à l’huile, à sous-entrepreneur en brûleurs à l’huile. Sorte de magouille patronale que les entreprises de domaine de la vente de mazout avaient trouvée pour ne pas avoir affaire à un syndicat. Elles garantissaient nos emprunts bancaires pour l’achat de camion et des marchandises, en plus de fournir les clients.


Un nettoyage de fournaise rapportait un dollar soixante. Un « appel de service », trois et cinquante. C’était de l’exploitation. Les six premiers mois, j’ai perdu (me suis endetté) de trois mille dollars.


Je venais tout juste de sortir de mon premier Burned Out pour avoir eu desservi Montréal-Ouest et Laval en même temps, travaillant le soir et la nuit alors que le jour, j’allais à l’école des adultes où je complétais mon équivalence de secondaire cinq.


J’étais malheureux comme une roche. Les partys de Noël chez mes parents ou chez ma sœur ainée auraient facilement pu être remplacés par des soirées mortuaires tellement nous nous amusions.


Nous étions tous paniqués à l’idée de ce que pouvaient penser les autres. Cette crainte n’était pas vraiment consciente. D’ailleurs, chacun disait s’en foutre de l’opinion des autres alors que c’était ce qu’il y avait de plus important pour tout le monde.


Bref, côté relations humaines, ça n’était pas la spécialité de la maison.


Conséquence, je n’ai été en relation avec personne de toute ma vie. Je me suis marié parce que c’était le programme que l’on avait écrit dans ma tête et que j’ai trop respecté.


Le train


Les rails défilent devant moi. Paysage triste. Comme si tout était en noir et blanc. Des conifères de la neige un temps sombre comme celui que nous vivons actuellement. Un coup de sifflet. Un village au loin. Les essuie-glaces qui me tombent sur les nerfs. Encore un foutu tunnel. Éclaboussement de lumière. Falaise, précipice...


Et, les kilomètres glissent derrière moi. La terre et ses grandes montagnes. Un point lumineux au loin, un autre tunnel qui s’achève. Quelques maisons, quelques malheurs. Combien de malheureux dans chaque maison ? Combien d’histoires de déceptions humaines en tentative de relation ? 


Noël c’était la seule journée ou tout le monde faisait semblant d’être heureux.


C’était le temps de rêver un peu de rêver à un autre Noël, un Noël de réconciliation ou les gens commenceraient à se dire vraiment et à s’aimer, mais ce rêve est impossible à réaliser, parce que nous sommes mortels et que nous craignons de mourir et que tout devient menace pour nous. Long coup de sifflet.


De la neige encore de la neige des sapins de faux Noël, il y en a des millions et des milliards.


Combien d’êtres humains ont sacrifié les beaux moments de leur vie pour construire ce chemin de fer où se sont écorchés leurs cœurs ! Le chemin de fer de la famille est le plus difficile, depuis.


Depuis quoi ? On a aboli le jour de repos. On a aboli le temps de réflexion sur soi.


À l’époque où l’on essayait encore de faire croire aux autres, celles et ceux de nos familles et amis, que l’on allait bien.


Toute cette neige sans jamais avoir le droit d’y jouer. Sans jamais avoir le temps, d’avoir le droit d’y jouer.


Coups de sifflet rapprochés. C’est une zone ou des animaux en groupe pourraient traverser.


Je n’interviens plus dans le narratif de peur. Je publie des liens de chansons, des musiques ou des vidéos, mais je ne réponds plus. Même aux pires commentaires, ceux qui me font bouillir intérieurement.


Je ne puis m’empêcher d’essayer d’évaluer la quantité d’énergie résultant de la convergence des malheurs de chacun. Mon corps émet de la chaleur comme aussi l’énergie de mon état d’esprit. Si, par exemple, je suis en colère. Quand bien même, mon visage ne vous serait pas accessible pour le détecteriez, vous éprouveriez la pression de mon champ d’énergie sur le vôtre parce que mes basses vibrations abaisseraient les vôtres par mimétisme agressif vibratoire ou quelque chose du genre.


Nos vies sont menacées par l’obligation de nous faire injecter, par la force, car des milliards en martelage publicité et infos truqués sont investis dans cette appropriation de l’espèce humaine. Espèce transhuma breveté par les plus puissants et les plus riches de ce monde. Qui veut tous nous conduire à la mort, pour éliminer la compétition commerciale que sommes à son produit ?


Donc, s’il n’y avait pas de Noël en 2021, ça ne dérangerait pas vraiment les gens.


Ne reste que le Noël qui est dans mon cœur dans ma tête. Cette représentation mentale de ce que pourrait être une vraie réconciliation entre les êtres humains.


Le seul problème, c’est qu’« humainement » personne n’est capable de la faire.


C’est à ça que ça sert, un petit Jésus dans notre crèche qui bat. Il grandit au fil des années et au fil des blessures, les yeux levés vers l’étoile du salut, l’espoir, ce mensonge répété si souvent trop automatiquement qu’il devient la foi ou le doute que seul le choix pourra résoudre.


Je suis l’espoir de la tête aux pieds.


Dis Jésus.




 
 
 

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