Mes trois ans. Noël,1950
- avecdieuseul
- 3 déc. 2021
- 6 min de lecture
Dernière mise à jour : 5 déc. 2021
Ce matin "Grosse colère" Je rage : L'imprimante ne marche pas au pire moment. Je me recouche. 11 h Petit travail maussade. Ce soir : Je réalise que ça m'a m'a conduit à une découverte, un renouveau qui vaut des milliers de dollars. J'en ai fini avec la colère. Tout est parfait.

Voici ce que l'observation des effets de l'énergie de la colère, traversant mon corps, dont j'ai fait l'effort d'accepter comme telle, sans me juger, pour la première fois de ma vie, m'a révélé après la sieste :
Le sujet est complexe. Ça concerne ma tendre enfance, mes trois ans.
Mes trois ans.
Pourquoi ma mère me volait-elle toujours les cadeaux qu’elle me faisait ? Le calice le ciboire et l’ostensoir, la petite voiture en bois avec les bords rouges, le piano...
C’est mon vécu face aux instruments de musique en général et précisément le piano où en un flash, une seconde, mon cerveau tombe à plat comme un circuit électrique que l’on sectionne... Je me suis demandé pourquoi. Une tristesse immense me vient en même temps. Je rêve peut-être, mais il se pourrait que Rita fût pianiste pour que j’éprouve tant de tristesse quand ça m’arrive au piano.
Et... de plus, elle racontait que c’était tante Gabrielle qui se comportait ainsi et qu’elle, Gabrielle donnait toujours les cadeaux à tante Jeanne et ses enfants. Jamais à nous.
Je fonce dans mes craintes de découvrir, en me demandant : qu’est-ce donc qui m’effraie. Concernant le piano : c’était la seule façon d’attirer son attention, de l’avoir près de moi. Elle me l’a enlevé comme le reste. Pendant que je dormais. Curieux comme comportement. J’aimerais être psychanalyste.
Il s’est passé la même chose avec les églises. Je crois qu’elle se prenait pour le Dieu qui enseigne par la punition, comme les dompteurs de fauves. Hypocrite en plus. En cachette et avec des mensonges. Elle était nonne à la crèche.
C’est aussi vrai que c’est comme les églises, que c’est vrai que ce qu’elle m’a enlevé en premier, c’est ma mère et mon père des trois premières années. L’on n’appelait pas mon père... Enfin, le mari de ma nonne-mère, Daddy pour rien. Mon père était américain, le pilote de chasse qui m’a amené au Québec et qui avait marié la sœur expatriée de mon père adoptif et de son frère, l’un des deux pouvant être quand même mon père qui dans ce cas de figure aurait violé sa sœur Rita. Son mari le pilote, lui m’acceptait comme son fils et m’aimait, mais elle, ayant été violée, n’arrivait pas à m’aimer. Elle projetait sur moi sa douleur d’avoir été violée par son frère. Ça n’est pas sans raison non plus, que, mon oncle Ti-gars a déclaré, la première fois qu’il m’a vu à ville Jacques-Cartier que je n’étais pas de la famille moi. Je gage que maman Rita était frisée. J’ai les traits des frères et les cheveux de ma mère.
Finalement, je n’ai pas besoin de psychanalyste. Je dispose de beaucoup plus d’informations que quelque étranger pourrait connaitre que moi.
Comme le fait que la première fois que je l’ai vu, ce faux Daddy, j’ai pris la poudre des escampettes en culotte courte et souliers d’été dans les rues sales et transversales du centre-ville froid comme l’hiver, de Montréal. Nous étions près de Noël, parce que mon souvenir suivant se trouve à être dans la même chambre, deuxième étage « rue Cherrier », je crois, où j’ai été agressé la première fois, la nuit de ma fuite de la crèche,
C’est surement incompréhensible pour quiconque ne connait pas ma vie. C’est une histoire digne de Hollywood. Enfin, les débuts rocambolesques à tout le moins.
La fin aussi. Croyez-moi.


Chapitre 2
Je viens de me trouver un contrat intéressant. Je vous explique. J’ai déjà, il y a à peine quelques années, postulé pour un poste de Bon Dieu de remplacement dans l’espoir de faire mieux. Je n’ai pas obtenu le poste, mais mon offre n’a laissé personne indifférent en hauts lieux. L’on m’a confié quelques petits contrats, pour me tester. J’ai encore réussi à impressionner la très haute direction, mes clients désormais.
De fils en aiguilles, il y a quelques mois après de longues négociations, l’on vient de me confirmer que j’ai été accepté à un poste important et que je devrai me présenter d’urgence au bourreau-chef, pardon, au Head Office pour rencontrer un certain Christian de Jubé pour y discuter d’un éventuel poste permanent.
Demain matin, non, lundi, je m’y présenterai juste à temps, pour ne pas me montrer trop empressé ou inquiet. (...) Une grande dame noire mince et souriante descend d’un escalier de lumières de Noël comme je les aime. Sa démarche, de la dernière marche jusqu’à moi, me saoule d’une douce musique, de lune Blue comme dans « Blue Moon » de Dean Martin. On a droit de rêver.
Moi qui n’ai connu de toute ma vie que de fausses victoires puisque, moi j’étais faux. J’ai vraiment l’occasion rêvée de réaliser tous mes rêves d’enfants et ceux de celles et de ceux de ma vie et de celles et de ceux de la vie de mes ennemis. Je suis très heureux de ce que j’éprouve parce que la commande sera de taille forcément.
Comme je ne réussis pas à dormir, j’écoute de la musique. Patsy Clyne ... tu me demandes de prétendre t’avoir eu oublié et moi, je tombe en pièces. Wow! Moi ça n’est pas comme ça. J’aime encore l’image de son sourire et de ses yeux, sa minceur, son élégance, son savoir-faire, sa dignité, sa beauté toute de noire vêtu dans le souvenir qui m’en vient aujourd’hui et j’éprouve une longue berçante de sol, ré, la, mi dans le dos., allais-je écrire, mais c’est dans l’âme-sœur que je l’ai éprouvée. Je parle de sa version améliorée, disons.
My Prayer commence à jouer au moment ou j’écris ces mots. Une rupture en cris bleus. La dernière note vient de m’écraser la cervelle dans le coin gauche arrière.
Tous les garçons et les filles de mon âge... et les yeux dans les yeux... ça n’a pas duré longtemps. Je ne suis plus certain si je me souviens d’une réalité ou de l’un de mes espoirs noyés dans l’alcool ou imaginés dans le pot.
J’ai compris ce qu’est l’amour quelques jours avant de mourir, je ne sais plus trop dans quelle vie. Ça n’est certainement pas pour mes gestes d’amour et certainement pas pour l’ensemble de mes pensées sur la question que l’on m’a choisi. Je ne présume de rien, mais il semblerait selon l’ange gardien que je suis le seul à avoir déposé ma candidature à un poste que je venais tout juste demander moi-même de créer, plusieurs fois sans succès, mais comme j’ai un cœur de spammer, j’ai, disons insisté vingt-quatre heures sur vingt-quatre durant des années et des années grâce à des boucles informatiques en boucles informatiques répétées.
Bref, je sais que ce qui me sera offert en permanence. Peut-être sera-ce même pour l’éternité. Enfin, la liberté financière. C’est parce que l’argent, ça compte. C’est aussi important pour vivre en confiance que les sept niveaux de sécurité de ma porte ou de ma cellule. Une drôle d’idée vient de me passer en tête. C’est pour ça que j’ai ajouté le mot cellule. Je pense que j’ai deux clients et non pas un seul.
Je commence à comprendre. J’ai souvent pris la défense à ma manière Joual-jurons-pluriels-puissance-33-66 du concept d’éloquence pour celles et ceux que l’église m’a appris à considérer comme des démons. Quand je parle à mon meilleur ami dans l’imaginaire, c’est avec tous mes défauts et qualités. Aussi à trop de personnes surement. Je manque un peu de savoir-vivre. Je suis poli.
Je n’ai jamais accepté l’idée que des êtres humains, et selon mes recherches sur un nombre possible ayant occupé nos places au fil des temps disons, et j’ai trouvé cent sept milliards. Ne me demandez pas de références. Vous effectuerez vos recherches vous-même. Je n’en ai rien à faire de ce monde de vérificateurs sans cœurs ni tête, si ça se trouve, que de le changer.
En passant, ce que j’aime du métier d’écrivain, c’est d’écrire au lieu de crier pour se faire entendre ou ne pas se faire couper la parole. Je n’ose plus. Criss, y pensent tout de suite à la police pi moué la police, j’les aiment, mais juste quand j’en ai besoin. Autrement y m’font peur pi ça, c’pas bon pour mon cœur de spammer.
Je puis aborder tous les sujets, sauf celui qu’on m’a interdit au début des négociations. Jusqu’à autorisation, m’a-t-on dit. Enfin, ce qui compte c’est que je me sentirai moi, libre d’aborder tous les sujets. Sauf un. Okay. Ma conscience vient de me parler.
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